Subsidence phénoménologique

Author: 
Patrice Faubert
Locality: 

De plus en plus de solitaires
Malgré elles, malgré eux
De plus en plus de célibataires
Malgré elles, malgré eux
L'isolement de la solitude
La solitude de l'isolement
L'on ne se rencontre plus
L'on ne se parle plus
Chacun, chacune, pour soi
De la bouffe
Pour gens seuls
Des loisirs pour gens seuls
Des logements
Pour gens seuls
De plus en plus d'isolement
De la solitude pour tous les gens
Certes, l'on naît seul ou seule
Certes, l'on meurt seul ou seule
Et puis, ce qui va avec, tout un sauve-qui-peut
Quand tout s'inonde, quand tout prend feu
Le monde sera inondé
Le monde sera incendié
D'année en année
Petit à petit comme une inéluctabilité
Une inexorable avancée
Et de cela, quiconque, je ne songe à moquer
De quoi avoir, d'ailleurs, l'envie de se suicider
De par nos façons de consommer
De par nos façons de nous comporter
De par nos fausses façons de communiquer
Comme les mégapoles de la subsidence
Affaissement des sols et des villes, ô démence !
Alors
Que sur l'horloge de l'évolution
Comparativement à une journée de vingt quatre heures
420 millions d'années, déjà, les requins
Apparaissant ainsi, à sept heures du matin
Alors
Que sur l'horloge de l'évolution
Beaucoup plus récent est le genre humain
Apparaissant à 23h59 minutes
Et cela représente donc, juste une minute
Mais les requins sont injustement exterminés
Les êtres humains, eux, ne cessant de pulluler
Alors qu'ainsi, tout le vivant, il ne cesse de tout dévaster
Anthropocène
Pyrocène
Capitalocène
Toute une mise en scène
Avec des feux couvants
Sous la terre, durant plus longtemps
Plus impactant, évidemment
Et quand c'est au tout s'effondrant
Peu ou plus de liens entre les gens
Tout autre que soi, devenant, un ennemi, une ennemie
Car, l'on ne sait plus qui est qui
Et qui fait quoi, aussi
La jungle impitoyable du capitalisme, tant de ravages
Tout y est zone, pauvre, riche, tout y est sauvage !
Plus rien, ne semblant
Arrêter le planning, de tout gouvernement
Il faut gérer le désastre, le catastrophisme, la soumission, durablement
Grèves, manifestations, des blocages, des sabotages
Tout conçu comme une gestion des conflits, plus qu'un ratage
Du spectaculaire intégré autophage
Et pour contrôler, il faut faire peur
De ceci, la peur
De cela, la peur
Peur d'avoir peur
Comme stratégie de survie, la peur
Car, elle protège aussi du danger
Mais entretenue par le système, c'est de l'anxiété généralisée
Quand elle n'est pas salutaire, elle est utilisée
Diviser, régner, gouverner
Immobiliser les actes et les pensées
Paralysie, panique, tétanie
Souffle coupé, terreur, des idées suicidaires, tachycardie
En France
Quinze pour cent des hommes
Ont des troubles anxieux
Trente pour cent des femmes
Ont des troubles anxieux
Nos sociétés, c'est symboliquement, toujours Versailles
Vers 1780, même, moins quelques failles
Cinq mille personnes selon les rangs
Serviteurs, courtisanes et courtisans
Petite noblesse
Grande noblesse
Princes, princesses, reines, rois !
Une stricte hiérarchie
Mais, est-ce si différent de notre aujourd'hui ?
Tout y est plus subtil, moins voyant, ainsi
Tout y est plus atomisé aussi
Chaque classe avec chaque classe
Du faux mélange, surtout, dans cette mélasse
De rien, l'on est loin
Tout, de l'obscurantisme, revient
Retour de la morale sexuelle, au tout vilain
Comme vers 1630, à Cologne et à Anvers
Femmes accoucheuses devenant des sorcières
De nos jours, femmes avortant
De la pensée réactionnaire, du tout stigmatisant
Moins, quoique, les décapitations et les pendaisons
Et le bûcher, en symbolisation
D'une réactualisation et imitation, d'autres
De faux progrès, d'autres
Et nos voisins et voisines
Avec qui, de moins en moins, l'on s'acoquine
Le plus souvent, comme des étrangers et des étrangères
Qui habiteraient très très loin, allez hop, circulez !

Patrice Faubert ( 2020 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur " hiway index "

More and more loners
Despite them, despite them
More and more singles
Despite them, despite them
The isolation of loneliness
The loneliness of isolation
We don't meet anymore
We don't talk anymore
Each, each, for himself
Food
For single people
Leisure for lonely people
Housing
For single people
Increasing isolation
Loneliness for all people
We are born alone or alone
Of course, we die alone or alone
And then, what goes with it, a whole life-saver
When everything floods, when everything catches fire
The world will be flooded
The world will be burned down
From year to year
Little by little like an inevitability
An inexorable advance
And of that, whoever, I never dream of mocking
Something to have, moreover, the desire to commit suicide
By the way we consume
By our ways of behaving
Because of our false ways of communicating
Like the megacities of subsidence
Subsidence of soils and cities, oh dementia!
So
That on the evolutionary clock
Compared to a twenty four hour day
420 million years ago, sharks already
Appearing like that, at seven in the morning
So
That on the evolutionary clock
Much more recent is the human race
Appearing at 11:59 p.m.
And so that’s just a minute
But the sharks are unjustly exterminated
Human beings, them, never ceasing to proliferate
So that, all alive, it never ceases to devastate everything
Anthropocene
Pyrocène
Capitalocène
A whole staging
With smoldering lights
Under the ground, for longer
More impactful, of course
And when it's all falling apart
Few or more links between people
Everything other than oneself, becoming an enemy, an enemy
Because we no longer know who is who
And who does what, too
The ruthless jungle of capitalism, so much devastation
Everything is zone, poor, rich, everything is wild!
Nothing more, seeming
Stop the planning, of any government
We must manage disaster, catastrophism, submission, sustainably
Strikes, demonstrations, blockades, sabotage
Everything conceived as conflict management, more than a failure
Spectacular integrated autophage
And to control, you have to be afraid
Fear of this
Fear
Fear of being afraid
As a survival strategy, fear
Because it also protects from danger
But maintained by the system, it is generalized anxiety
When it is not beneficial, it is used
Divide, rule, rule
Freeze actions and thoughts
Paralysis, panic, tetany
Breath cut, terror, suicidal thoughts, tachycardia
In France
Fifteen percent of men
Have anxiety disorders
Thirty percent of women
Have anxiety disorders
Our societies are symbolically, always Versailles
Around 1780, even, minus some faults
Five thousand people according to the ranks
Servants, courtesans and courtiers
Gentry
Great nobility
Princes, princesses, queens, kings!
Strict hierarchy
But, is it so different from our today?
Everything is more subtle, less visible, as well
Everything is more atomized there too
Each class with each class
False mixture, above all, in this molasses
You're welcome, you're far
Everything from obscurantism comes back
Return of sexual morality to the ugly
As around 1630, in Cologne and Antwerp
Midwives becoming witches
Nowadays, abortion women
Reactionary thinking, stigmatizing at all
Less, though, beheadings and hangings
And the pyre, in symbolization
Of an update and imitation, others
False progress, others
And our neighbors
With whom, less and less, we get hooked
Most often, like strangers
Who would live very very far, go hop, move on!

Patrice Faubert (2020) puète, peuète, pouète, paraphysicien (http://patrice.faubert.over-blog.com/) Pat says the guest on "hiway index"

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