De nos vies, sans aucune vie

Author: 
Patrice Faubert
Locality: 

USA, SA, SS
Dans nos si belles années
Et toujours dans le passé
Où tout est nazi, tout est SS
USA, deux personnes tuées, par la police
Et ce tous les jours
C'est comme une vénerie ou chasse à courre
Et ce dans chaque pays
De tuer, toute police a son permis
Et moi
Comment je vis ?
Et toi
Comment tu vis ?
Dans la vie marchande
Il n'y a que des soucis
Dans la vie marchande
Il n'y a que de l'ennui
Pour vivre bien
Nous nous donnons des leçons
Ce qui est d'une grande prétention
Faire des concours de misère, cela n'est pas bien
L'ennui du célibat, l'ennui du couple
Du travail, du chômage, de ceci, de cela, y être souple
Et finalement
Nous comparons nos détresses
Un peu comme à la messe
Divorces, conflits, mésententes, séparations
La pensée séparée comme mise en scène, comme production
Nous sommes les briques de la réaction
Comment tu vis ?
Comment je vis ?
Comment il vit ?
Car c'est l'argent qui nous vit
Car c'est la compétition qui nous vit
Car c'est la religion qui nous vit
Car c'est l'idéologie qui nous vit
Car c'est ceci ou cela qui nous vit
Et c'est tout cela
Qui code nos cellules cérébrales
Et c'est tout cela
Qui fait notre bien, qui fait notre mal
Que l'autre, se croire mieux loti
Est vraiment n'avoir rien compris
Car la vie marchande n'est pas la vie
C'est la vie sans vie, aussi, vite, l'anarchie
Toute représentation
Est une farce, une usurpation
Comme celle des dinosaures
Car même les carnivores
Avaient de la plume
Le paléontologue le hume
Sauf au cinéma
Jamais du vrai pipi, du vrai caca
Il manque donc toujours la sensation
Jamais nous ne vivons
Tout ce qui est montré, nous l'imaginons
Et donc toujours aussi, nous interprétons et donc nous déformons
Comme cette Afrique
Où finalement, c'est le fric, c'est de l'idéologique
Et ces vingt dernières années, tragique
Six millions de victimes, pareil au génocide juif
Le noir vaudrait-il moins que le juif ?
A ce carnage, le capital est moins rétif
Comment je vis ?
Comment tu vis ?
Comment il vit ?
Une vie sans vie
Comment vivre dans un tel monde
Quand TOUT dégueule l'immonde !
Tu crois
Mieux vivre que moi
Je crois
Mieux vivre que toi
L'inverse est vrai aussi
En ce domaine aucune jalousie
Car en vérité, je vous le redis
Nos vies sont sans aucune vie !
Pas vous, pas toi, vraiment ?
Car vous avez une femme
Car vous avez des enfants
Car vous avez votre situation
Car vous percevez des allocations
Car vous avez votre appartement, votre maison
Des biens, des loisirs, des congés payés
Je vous le concède, la non-vie est bien organisée !
Le monde entier
Est comme une propriété privée
Pourtant
TOUT devrait appartenir à tout le monde
Enfin, le début de la vie, féconde
En fonction des envies, des attirances, des compétences, des affinités
Pour que la vie puisse enfin commencer !
Mes textes
Sont toujours les mêmes
Mes textes ne sont jamais les mêmes
Ainsi, en lire un seul ou les lire tous
Revient au même, c'est la même mousse
Car toujours les mêmes, toujours différents
Le même différent
Du différent même
Sans vrai différend !
Ainsi donc, c'est encore le poète
Tout se déteste
Rien ne proteste
Le capital, du néant fait des fêtes
La physiognomonie de l'environnement
Maçonne tous les corps, toutes les têtes
Cela n'était pas si bête
Le capital
Fait tout se ressembler
Comme une fausse vraie unanimité
Extrême gauche, gauche, droite, extrême droite
Pour que la révolte se tienne coite
Tout de travers, toute maladroite
Et BHL qui vient encore de se faire entarter
Comme un symbole, le belge sait bien viser
Voilà quelqu'un que l'on peut féliciter
Car, toute la prostitution spectaculaire
Devrait se faire entarter, par le souffle révolutionnaire !
La vérité d'un jour
Est le mensonge du lendemain
Vrai hier et faux demain
Tous et toutes, nous mentons, c'est malin
Le capitalisme
C'est de la frustration
C'est de l'addiction
C'est de l'aliénation
C'est de la prétention
C'est de la prostitution
C'est de la corruption
C'est de la déception
C'est de l'ambition, comparaison, compétition
C'est de ceci, du cela, de l'obsession
Comme moi
Pour les vagins et les nichons
Et donc surtout de la privation
Comme pour vous, pour toi
Ceci ou cela, de tout ce qu'engramme l'imagination !
Vous vivez comment ?
Tu vis comment ?
Je vis comment ?
C'est une farce, c'est une plaisanterie
Quand même manifester est interdit
Du moins contre le système
Pour le système, c'est un autre poème
Dans la non-vie personne ne s'aime
Je te déteste, sorry, je t'aime !
Et toute maison est une boîte
Et tout logement est une boîte
Pour le riche, pour le pauvre, c'est une boîte
Horizontalement ou verticalement
Individuellement ou collectivement
Ce sont des boîtes qui s'emboîtent
Le capital des boîtes
Les boîtes du capital
Avec nos vies si étroites
Certes, parfois nous changeons de boîte !
Mais si l'on ouvre le couvercle
C'est toujours le même cercle
Voilà nos pauvres vies
Des vies sans aucune vie
Comme une écriture sans aucun effet
Comme une écriture d'un seul jet
Voilà bien qui déplaît !
Ainsi
C'est le cinéma qui nous vit
Ainsi
C'est la télévision qui nous vit
Ainsi
C'est le travail qui nous vit
Ainsi
C'est le loisir qui nous vit
Ainsi
C'est la religion qui nous vit
Ainsi
C'est l'idéologie qui nous vit
Ainsi
C'est le militantisme qui nous vit
Ainsi
C'est l'architecture qui nous vit
Ainsi
C'est le sport qui nous vit
Ainsi
C'est la croyance qui nous vit
Ainsi
C'est le sexe qui nous vit
Ainsi
C'est ceci ou cela qui nous vit
Sous le capital
Cela est tout à fait normal
Il s'agit là de nos vies
Sans justement aucune vie !

Patrice Faubert ( 2015 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur " hiway index "

THE USA, SA, SS
In our so beautiful years
And always in the past
Where all is Nazi, all is SS
The USA, two killed people, by the police
And this every day
It is like a hunting or hunting with hounds
And this in each country
To kill, any police has its licence
And me
How do I live?
And you
How do you live?
In the commercial life
There is only concern
In the commercial life
There is only trouble
To live well
We give each other lessons
What is of a great claim
To make competitions of misery, that is not well
The trouble of the celibacy, the trouble of the couple
Work, unemployment, of this, that, to be flexible there
And finally
We compare our distresses
A little as with the mass
Divorces, conflicts, disagreements, separations
The thought separated like production, production
We are the bricks of the reaction
How do you live?
How do I live?
How does he live?
Because it is the money which lives us
Because it is the competition which lives us
Because it is the religion which lives us
Because it is the ideology which lives us
Because it is this or that which lives us
And it is all that
Who codes our cerebral cells
And it is all that
Who makes our good, which makes our evil
That the other, to better believe itself parcelled out
Is really not to have understood anything
Because the commercial life is not the life
It is the life without life, also, quickly, anarchy
Any representation
Is a joke, a usurpation
Like that of the dinosaurs
Because even carnivores
Had feather
The paleontologist smells it
Except with the cinema
Never true wee, true excrement
It thus misses always the feeling
Never we live
All that is shown, we imagine it
And thus always also, we interpret and thus we deform
Like this Africa
Where finally, it is the money, it is the ideological one
And these twenty last years, tragedy
Six million victims, similar with the Jewish genocide
Would the black be worth less than the Jew?
This carnage, the capital is less restive
How do I live?
How do you live?
How does he live?
A life without life
How to live in such a world
When ALL throws up the unclean one!
You believe
To better live than me
I believe
To better live than you
The reverse is true too
In this field no jealousy
Because in truth, I repeat it to you
Our lives are without any life!
Not you, not you, really?
Because you have a woman
Because you have children
Because you have your situation
Because you perceive allowances
Because you have your apartment, your house
Goods, leisures, paid vacations
I concede it to you, the not-life is well organized!
The whole world
Is like a private property
However
ALL should belong to everyone
Lastly, the beginning of the life, fertile
According to the desires, attractions, competences, affinities
So that the life can finally start!
My texts
Are always the same ones
My texts are never the same ones
Thus, in reading only one or lira all
Cost with same, it is same foam
Because always same, the always different ones
The same different one
The different one even
Without true disagreement!
Thus, it is still the poet
All is hated
Nothing protests
The capital, of nothing makes festivals
The physiognomy of the environment
Build all the bodies, all the heads
That was not so stupid
The capital
Fact all of resembling
Like false a true unanimity
Far left, left, right-hand side, far right
So that the revolt is held speechless
Very of through, very awkward
And BHL which still has been just made entarter
Like a symbol, the Belgian can aim well
Here is somebody whom one can congratulate
Because, all spectacular prostitution
Should be made entarter, by the revolutionary breath!
The one day truth
Is the lie of the following day
Truth yesterday and forgery tomorrow
All and all, we lie, it is malignant
Capitalism
It is frustration
It is addiction
It is alienation
It is claim
It is prostitution
It is corruption
It is disappointment
It is ambition, comparison, competition
It is of this, that, obsession
Like me
For the vaginae and the tits
And thus especially of the deprivation
As for you, you
This or that, of all that engramme imagination!
Do you live how?
Do you live how?
Do I live how?
It is a joke, it is a joke
Nevertheless to express is prohibited
At least against the system
For the system, it is another poem
In the not-life nobody likes
I hate you, sorry, I love you!
And any house is a box
And any housing is a box
For the rich person, for the poor one, it is a box
Horizontally or vertically
Individually or collectively
In fact boxes are encased
The capital of the boxes
Boxes of the capital
With our so narrow lives
Admittedly, sometimes we change box!
But if the lid is opened
It is always the same circle
Here are our poor lives
Lives without any life
Like a writing without any effect
Like a writing of only one jet
Here well which displeases!
Thus
It is the cinema which lives us
Thus
It is the television which lives us
Thus
It is the work which lives us
Thus
It is the leisure which lives us
Thus
It is the religion which lives us
Thus
It is the ideology which lives us
Thus
It is the militancy which lives us
Thus
It is the architecture which lives us
Thus
It is the sport which lives us
Thus
It is the belief which lives us
Thus
It is the sex which lives us
Thus
It is this or that which lives us
Under the capital
That is completely normal
They are our lives there
Without precisely any life!

Patrice Faubert (2015) puète, peuète, pouète, paraphysician (http://patrice.faubert.over-blog.com/) Stalemate says the guest on “hiway index”

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